23.7.12

Passer de touriste à resident

Le temps passe et les choses changent petit à petit. De notre côté, le statu de touriste nous laisse peu à peu tomber. Nous avons effectivement reçu notre carte de résident, mais ce n'est pas ce petit bout de papier qui me fait dire que nous passons tranquillement de touriste à résident, mais plutôt l'attitude des gens qui nous entourent.
Telle la dame de qui j'achète les oeufs qui, pendant nos vacances, a appris quelques mots de français et qui en me voyant était très contente de m'en faire part. Bon ce n'était qu'un petit bonjour et quelques chiffres, mais quand-même ça vient vous chercher. Et le fait que son mari (du moins je crois), qui vend des bananes juste à côté, vienne en donner quelques-une à Justin en esseyant de lui dire quelques mots de français.
 
De nous voir offrir une carte de fidélité dans le restaurant français de la ville.

De voir Philippe aller à la chasse aux canards avec quelqu'un de la place. Et où, faute de ne pas avoir de chiens dressés pour aller chercher les canards dans l'eau, des Malgaches se dévouent en échange de quelques ariary.

Ou bien entendre Justin dire "Veloma" (au revoir en malgache) à Abeline et Fleurette.

Ou bien encore, de voir le quêteux du marché venir te serrer la main lorsqu'il te voit arriver... Ok, c'est probablement encore le simple fait que je sois blanche et qu'il espère encore de l'argent de ma part... mais bon!

Mais de se voir conduire par Fleurette dans les petits recoins du marché pour aboutir dans la court arrière d'une maison où chats et enfants jouent ensemble et où le plat cuit sur le feu. Et là, à la fenêtre arrière, une dame aussi surprise de voir une "vazaha" chez elle que moi de me voir aboutir dans ce qui doit être le marcher noire des médicaments de Fort-Dauphin. Je crois que je peux dire qu'en simple touriste je ne me serais pas rendue là. Précisons que nous revenions bredouille de la pharmacie, où je cherchais à me procurer des médicaments pour ma femme de ménage, mais rien de surprenant ici de ne pas les trouver. Par contre, à cette maison, les dits médicaments étaient disponible et ce à un coût rédiculement bas.

Bref, petits changements à peine perceptible, qui démontrent que petit à petit vous vous intégrez.

Et quand, comme c'est arrivé ce matin, Fleurette, notre femme de ménage, nous invite à célébrer la cérémonie de ''pierre ciment'' de sa défunte mère. Et que vous savez l'importance qu'ils portent à tout ce qui à trait à la mort et à la famille. Vous vous sentez très émue et également privilégié.

Mais, ne craignez rien, nous ne nous sommes pas encore entièrement départie de notre statu de touriste. Et j'espère bien entendre encore mon fils me dire: ''regarde maman, un pneu sur le toit de la maison! Mais comment ils vont faire pour aller le prendre, même debout ils ne pourront pas... Moi, c'est la première fois de toute ma vie que je vois ça!''






4 commentaires:

  1. C'est à la fois touchant et déstabilisant de sentir que l'on s'enracine, un peu, dans un pays qui n'est pas le nôtre et que l'on vient qu'à sentir que l'on fait partie de "la gang" ... C'est un sentiment précieux et qui reste à jamais en nous. J'ai vécu l'équivalent à Londres (bon sans les pneus sur le toit par contre hihihi) et j'en suis marquée à vie. Je vous comprends tellement ! Profitez de ce moment unique ;-)))
    Ps: bons baisers d'Italie !!!! Ciao ciao !!

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  2. Très intéressant votre commentaire! Faire un peu partie du peuple c'est intéressant car on se sent accepté par la communauté! C'est aussi un signe d'adaptation!C'est tellement extraordinaire ce que vous vivez comme expérience et découverte! Salutations et gros becs à vous 4 ! Bye Murielle

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  3. J'aime beaucoup votre façon de voir les choses. Je pense personnellement que l'expérience que vous vivez dans ce pays nous permet de comprendre à quel point l'Homme a besoin de ses semblables pour bâtir une vie communautaire, et celui qui ne respecte pas la règle sociale, il est mis en quarantaine, et celui qui l'approche ou lui adresse la parole paie une amende. Il n'y a ni police, ni juge ni arme ni loi écrite, il y a uniquement la force morale. Ça se passe de même dans mon village. La chaleur communautaire nous manque un peu, mais bon! on est heureux de même.

    Bonne chance pour le restant de votre séjour et au plaisir de découvrir l'Algérie.

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  4. salut philippe
    pas mal la photo de chasse, avec mon fusil, tu aurais pu parler du COCOBEACH qui t'a organisé cette petite matinée de chasse gratos avec un chien pas dréssé , et g méme pas vu la couleur des des petit ARIARY,

    bon vent
    jean philippe "COCOBEACH"

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